La dictée de Prosper Mérimée

Parce que je n’ai pas encore sommeil….(Il faut bien combler le temps) ….

La dictée de Mérimée est une dictée qui a été écrite puis récitée en 1857 par Prosper Mérimée à la demande de l’impératrice Eugénie afin de distraire la cour.

Il est à noter que certaines façons d’orthographier ont  » évolué  » depuis…..

Napoléon III aurait fait soixante-quinze fautes, l’impératrice soixante-deux, Alexandre Dumas fils vingt-quatre, Octave Feuillet  dix-neuf et Metternich , ambassadeur d’ Autriche , trois.

À l’annonce des résultats, Alexandre Dumas se serait tourné vers Metternich pour lui demander : « Quand allez-vous, prince, vous présenter à l’ Académie pour nous apprendre l’orthographe ? » 

   Ce qui est intéressant,amusant ,c’est que  Metternich fut le seul « non français » à participer et c’est lui qui fit le moins de fautes!

Le texte de la dictée:

« Pour parler sans ambiguïté, ce dîner à Sainte-Adresse , près du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil  prodigués par l’ amphitryon , fut un vrai guêpier.

Quelles que soient, et quelque exiguës qu’aient pu paraître, à côté de la somme due, les arrhes qu’étaient censés avoir données la douairière  et le marguillier , il était infâme d’en vouloir pour cela à ces fusiliers jumeaux et mal bâtis, et de leur infliger une raclée, alors qu’ils ne songeaient qu’à prendre des rafraîchissement avec leurs coreligionnaires

Quoi qu’il en soit, c’est bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant, s’est laissé entraîner à prendre un râteau et qu’elle s’est crue obligée de frapper l’exigeant marguillier sur son omoplate  vieillie. Deux alvéoles  furent brisés ; une dysentrie se déclara suivie d’une phtisie , et l’imbécillité du malheureux s’accrut.

— Par saint Martin ! quelle hémorragie  ! s’écria ce belître.

À cet événement , saisissant son goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuivit dans l’église  tout entière. »