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Une écolière emmenée par la police : Vincent Peillon s’offusque

Stupéfaits, les camarades de classe de Léa ont cru que la fillette avait été emmenée en prison. Stupéfaits, les camarades de classe de Léa ont cru que la fillette avait été emmenée en prison. !(MAXPPP)
 
 
 
 

« Un acte de violence scandaleux » aux yeux du ministre de l’Education, Vincent Peillon. Une policière municipale a sorti de la cantine une enfant de 5 ans d’une école d’Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques), près de Bayonne, mardi, en raison d’un impayé de ses parents. Selon le journal Sud Ouest, qui révèle l’information jeudi 10 janvier, les parents de la fillette, en pleine séparation, devaient en effet 170 euros à la cantine.

A l’heure du déjeuner, une policière est donc venue chercher Léa, élève en grande section de maternelle, pour l’emmener au poste. Alors attablée avec ses camarades, la fillette « a cru que ses parents étaient morts parce qu’une personne en uniforme est venue la chercher », raconte Sud Ouest.

« Je suis prêt à régler le problème financier qui est loin d’être insurmontable. Il est même secondaire par rapport à ce qu’on a imposé à ma fille. Je veux comprendre qui a donné l’ordre d’intervention à la police municipale et pourquoi », peste de son côté le père de Léa, « très traumatisée par cet épisode ». 

L’école dénonce « un procédé irresponsable »

« Il y a eu un problème au niveau de la cantine. La petite a été prise par la police municipale à la cantine, qui est gérée par la municipalité et se trouve en dehors de l’établissement, à 200 mètres. C’est un procédé irresponsable ! », tonne le directeur de l’école privée Saint-Vincent, Laurent Aguergaray.

« Quand Léa est revenue dans l’après-midi, ils [les élèves] étaient étonnés. Ils pensaient qu’elle était en prison. La maîtresse a discuté avec toute la classe pour tenter de dédramatiser. On ne prend pas les enfants en otage de cette manière », poursuit le directeur.

Le maire de la commune justifie l’intervention

Contacté jeudi par l’AFP, le maire d’Ustaritz, qui gère la cantine scolaire, indique pour sa part que « la mère avait été avertie mardi qu’elle devait venir chercher sa fille qui ne pouvait pas déjeuner à la cantine », mais qu’elle n’est finalement « pas venue ». Dominique Lesbats a expliqué que les services de la mairie étaient engagés « depuis plus d’un an » dans une procédure avec les parents de Léa, qui sont, selon lui, dans « une mésentente terrible ». Mais ces derniers, malgré « quatre convocations en 2012 », ne se sont « jamais présentés ».

Peillon déplore « un acte de violence scandaleux »

Le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, qualifie quant à lui cette histoire d' »acte de violence scandaleux ». « Je dis à tous les Français et à tous les élus d’éviter de faire ce genre de choses, qui sont absolument scandaleuses. Il peut y avoir des difficultés avec les parents, jamais on ne doit s’attaquer aux enfants. Comme ministre de l’Education nationale, je désapprouve fortement cet acte. Je crois que l’ensemble des Français auront la même considération et de la peine qu’un élu puisse avoir un comportement de cette nature. »

Le Défenseur des droits ouvre une enquête

« Profondément choqué par ce procédé humiliant pour l’enfant et traumatisant pour ses camarades qui en ont été les témoins », Dominique Baudis, le Défenseur des droits, a décidé d’ouvrir une enquête afin de déterminer les responsables des dysfonctionnements qui ont abouti à cette situation. Dominique Baudis a par ailleurs rappelé que le 4 janvier, une nonagénaire avait été mise à la porte de sa maison de retraite et insisté sur la nécessité de protéger les « droits des personnes encore plus vulnérables en cette période de crise ».