Le pont….

…..des seins ! 

pont des seins 1  bien qu’étant les plus célèbres, le Rialto et le pont des Soupirs ne sont pas les seuls ponts de Venise. Parmi les 450 ouvrages qui enjambent les canaux de la cité des doges, il en est un au nom singulier. Le   »pont des Seins, ou pont des Tétons  », évoque un épisode un peu libertin de l’histoire de la ville.

Un quartier à part :

    Le pont des Seins a été construit  au XVIe siècle. Il se trouve  dans le secteur de San Polo, le plus exigu des quartiers du centre historique de Venise. De nos jours, c’est un endroit très apprécié par les touristes, qui admirent ses églises et ses somptueux palais.

  Autrefois, les passants qui le fréquentaient avaient d’autres centres d’intérêt. C’était en effet le quartier de la prostitution, où de nombreux lupanars accueillaient les amateurs.     Les  »carampane », ( les prostituées vénitiennes ), y avaient  »pignon sur rue  ». Depuis le XVe siècle, elles restaient limitées à ce quartier. Sauf le samedi où, un foulard jaune autour du cou, elles pouvaient se rendre au centre ville pour aguicher leurs clients.

La mission des prostituées

    Le pont des Seins se trouvait juste au-dessous d’une de ces maisons closes qui faisaient la particulières au  quartier. Et leurs pensionnaires avaient pour habitude   de se mettre à la fenêtre en exhibant leurs seins.

    Toutes leurs consœurs en faisaient d’ailleurs autant. Et ce sont les autorités mêmes de la ville qui les incitaient à se dévêtir ainsi. Non pour encourager leur activité, mais pour lutter contre une habitude qui, aux yeux des édiles vénitiens, pervertissait les mœurs de leurs concitoyens.?

  De nombreux  de Vénitiens auraient en effet succombé à ce qu’au-delà des monts, on nommait volontiers le  » vice italien » . C’est donc pour détourner les hommes des pratiques homosexuelles, jugées  »contre nature » par les autorités de  » la Sérénissime  », que les prostituées étaient invitées à montrer leurs seins nus aux passants.

    Cette étrange tradition dura environ un siècle, puis fut supprimée. Sans doute avait-on jugé, en haut lieu, que le danger était écarté et que les Vénitiens étaient revenus à des habitudes jugées  » plus conformes à la nature humaine  ».

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    Pourquoi ce nom de Campane que l’on donnait aux prostituées vénitiennes ?
   Jusqu’en 1358, les prostituées étaient gardées dans un lieu appelé le  » Castelletto  », un groupe de maisons situé près de l’église San Matteo, au Rialto, appartenant aux familles Venier et Morosini. Le soir, après  le troisième coup de cloche du campanille de San Marco, les prostituées devaient s’enfermer chez elles et en aucun cas s’exhiber pendant les fêtes de la paroisse.
    Avec le temps, les prostituées finirent par essaimer la ville et pratiquer leur commerce un peu partout et notamment près des églises.
   En 1421, exaspérée par ces pratiques peu respectueuses, la ville décida à nouveau de les regrouper dans les maisons qu’elle avait héritées de la famille Rampani, une riche et vieille famille vénitienne dont le dernier représentant était mort en 1319.       Le palais d’origine de cette famille s’appelant  »Ca’Rampani  », le terme Carampane devint vite usuel pour désigner les courtisanes qui y habitaient…

3 réflexions sur “Le pont….

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